La poésie, le cri et la résistance

Nous n’écrivons pas de la poésie

Pour faire rimer quelques mots

Et des images

Pour être en première page

De certains journaux

Dans quelques livres ensevelis

De poussière

Sur une étagère bibliothécaire universitaire

Au sommaire d’écrans chronophages

Couronnés de prix littéraire

Ou de réussite financière

Nous écrivons de la poésie

Parce que nous sommes un cri

D’amour et de rage

Envers un monde qui se meurt

Qui se terre

Et qu’on l’on veut taire

Nous écrivons de la poésie

Pour un monde qui veut vivre

Jamais soumis

Toujours épris

De libres pensées

Portées et proclamées

Nous écrivons de la poésie

Pour faire témoignage

De justice  pétris 

De paix et de partage

Refusant l’ordre établi

Du brutal et du saccage

Du marché et de l’esclavage

Nous sommes homme femme enfant animal végétal

Déployant dans l’ordinaire des jours

Des rues, des villes, des hameaux

Sur la peau des océans des montagnes

Aux cœurs des forêts ou des campagnes

La puissance solaire des Etres vivants

Faits de bleu de vert et de bravoure

Composés d’amour et de mots

Nous écrivons de la poésie

A l’encre de notre sang

Transmettant

A travers les millénaires

En mouvement

L’esprit flamboyant

Du libre et ensemble

Sous cet univers

Ici et maintenant

Sans autre dieu ou puissants

Que le feu premier du souffle et de l’immense

Notre commune humanité

Passé, Avenir, Présent

Où et qui que nous soyons

Dans la lumière ou l’ordinaire

Nous écrivons de la poésie

Pour le partage en action

D’aurores visionnaires

Propageant cris de mots émouvants

Éblouissant de résistance,

Déchirant

Des nuits inhumaines l’air

Pour l’amour inconditionnel

Des hommes des femmes fiers

De leurs enfants innocents

Et pour le monde futur de leurs propres enfants

Sur cette Terre et sous ce ciel…

HDN Avril 2017

Libre, aimer….plus jamais le silence

« Nous sommes d’autant plus libre que nous pouvons agir » H. Arendt