DANS LEURS YEUX
DANS LEURS YEUX
Sur la branche
D’une après-nuit de toile blanche
Où aucun rêve n’a pu se poser
Laissant le sable du silence,
Et le silex du réel
S’imposer à toute pensée
Heures fermées, cendres du spectacle
Plus aucun masque plus aucun écran
Entre l’âme et la violence…
Je sais la solitude
Et notre vertige
Je redéploye mes ailes
Comme on rouvre
Un cahier retrouvé
Les battants d’une porte condamnée
Tout n’est que matin
Instant prolongé
Où s’étirent les mots délestés
Se défroissent les sonorités brassées
Et s’ondulent le drap des phrases
Je chante
Laissant le plus possible
L’insondable souffle
Dire
Le profond et le léger
Porté par mes harmoniques
Je me livre au vent
Peu importe ce que je vois
Tout est éclairé quand l’amour est nu…
L’essentiel est dans la trace laissée
à ton âme
Si un jour elle passe par là
Je ne suis que ton frère
à jamais
De l’origine jusqu’à la fin des temps
De cet entre deux-nuits
Nous savons la fin,
Nous savons le néant de l’avant et l’après
Nous ne savons rien de plus
Je chante
Sans penser sans connaître
Seul, imparfait,
Délaissant tout savoir éphémère,
Pour quelques secondes d’éternité
Où la puissance du vivre en moi
Se propagera à 360 degrés
Peu importe si je m’épuise
Le temps du chant est vie
Entre deux rives
Dans toute sa fulgurance
Oh frère, sœur, père, mère,
Oh mon enfant, mon amour
D’ici et de maintenant
D’ailleurs et d’hier
De là bas et de demain
Sur le front de l’infini
Le mur du temps
Au delà de toute peur
des barrières de l’inconnu
Et des fers du connu
Je chante ton existence
A toi qui passera par là,
Vis-toi
Singulier et unique
Aime, aime, aime
Toi, la vie en toi, la vie entière,
la vie sur Terre,
la vie de tes frères
Dans leurs yeux,
Tu verras la lumière d’un matin prolongé
Ils auront vu ton aurore….
HDN