L'île
La vie n'est pas noble ni sacrée
Elle est appelée
A être tout
A n’être plus rien
La vie n’est autre
Que pourriture
Et texture
Tout le reste est mensonge
Des langes aux songes
De la lingerie dégrafée
Au tissu éponge
Du dernier souffle démaillé
Elle doit être attentive à elle-même
Tant est frêle son tissage aiguillé
Du fil de naissance au soupir élimé
Le seul art l’unique métier, aime, aime encore aime
La vie ouvrage la vie
La vie voyage la vie
La vie est l’eau limpide et commune
Avivée de vent pur vagabondage
Sous l’indifférence de la Lune
Le hasard des marées et des tissages
Être humble, voile léger
Miséricordieux
Et à quelque dieu ne plaise, heureux
D’être, ici ou là, sans manière, marin né
L’homme peut ainsi mener barque de l’âge
Sur veine de corail
Nudité des nuages
Apprenant le vêtement des astres en écailles
Dans le court aujourd’hui des amours enfuies
Des amis trop tôt partis
Se forme l’île surélevée
Pour contempler de la vie l’essentialité
Endormi sur les branches denses
Des arbres étoilés de veille
Chaque instant de notre existence
Recèlent le miracle du réveil
HDN Avril 2017
En mémoire de Viviane V....
Vivre l’émerveillé bleu soleillé