Le petit peuple, le Roi et le parlement

par hervé Dalle Nogare  -  26 Avril 2017, 16:50

Il était un pays

Où le peuple élisait son roi

Le mettant ainsi

Couronné et assis

Dans un palais dit de l’Elysée

Lieu mythique de repos

Au milieu de l’enfer

Des héros légendaires

Quelque fois révolutionnaires

De cet étrange peuple souvent en colère

Où étaient apparu l’esprit des lumières

Quelques siècles en arrière

 

Or, après une élection

Où un jeune électron

Avait été qualifié pour le deuxième gong,

Le petit peuple était rassemblé

Sur les places virtuelles

Mais bien réelles

Que le Grand Marché

Leur avait accordées

Dédaignant leur importance

Sans trop comprendre que la parole y circulait

Colportant à travers le monde idées et faits,

Libre, forte et dense

Comment celle que l’on entend

Les soirs de grand orage

Dans le vent

Et où se rassemblent les courages

Des braves gens s’aidant mutuellement

Voisins, étrangers, familles et mêmes indigènes

Qui , même de sa langue parlent à peine

 

C’était là, l’ADN choisi,

De de ce petit peuple venu ici

Vivre fraternellement

La liberté d’être

Et devant la loi l’égalité des droits

 

Les gens du petit du peuple,

Femmes, jeunes, manœuvre

Boulanger, professeurs, agriculteurs

Ingénieurs, fonctionnaires et même certains entrepreneurs

Nés ici ou ailleurs

Avaient peur !

 

Ils venaient de presqu’élire

A leur corps défendant

Un autre Roi

Aux allures de bon aloi

Mais bien maigre et pâle

Même dans ses râles

Levant trop tôt ses bras

Entouré de ses amis les puissants

Comme si déjà

Il avait les pleins pouvoirs

Alors que pour sa victoire

Il lui fallait encore

Abattre

La candidate

De l’enfer de l’horreur…….

 

Circulaient

Quelques bruits

Dans cette foule encore abasourdie

« Tout est donc fini. ? »

« Est-ce la peste ou le choléra

Que nous devons hélas élire ? »

« Et dire que c’est nous, pris

Comme rat dans piège sournois

Qui l’aurons mis dans un lit

Aux draps de soie »

 

« Sensé

De davantage nous libérer

Banquier il fut,

Ce proche des anciens rois déchus

Ne fera donc rien d’autre, bien entendu

Que de nous charger de nouvel impôt

Payé non pas de sous mais de nos vies

A jamais enchainée pour quelques pièçailles ? »

 

On entendait bien cette chanson maintenant

Portée les journaux et les flash info,

Oh l’aveuglant et beuglant défaut

 

« Travaille, travaille, travaille et, un peu, survit

De plus en plus tard, de plus en plus tôt

Déchante maintenant,

Voilà pour l’air quelques pipeaux !

Sois fier de notre drapeau

M’élisant moi,

Roi,

Le candidat du Grand marché le féodal

Tu as sauvé l’euro

Sois heureux

Et comme moi

Fais de ton idéal

De devenir riche et fréquenter les beaux »

 

« Que faire, que faire, que faire ? »

Se demandait le petit peuple

De plus en plus nombreux en désarroi

Pris de court

Comme le cerf des chasses à courre

Voyant déjà s’agiter la nouvelle cour

Composée d’anciens courtiers

De vieux conseillers argentés

De fringants aventuriers

De l’économie mondialisée

Et de leurs amis princiers

De royaumes lointains héritiers

 

Jeunesse,

Qui voyait

De l’après demain

Le devenir de la terre

De leur futur enfant

Le funeste destin

Avait été trompée…

Et ne voulait se taire.

De ce mode de vie là,

Elle n’en voulait point

 

Vint à passer dans cet endroit

Ni de terre ou de ciel fait

Un vagabond

Un joyeux désenchanté

Riche de rien

Si ce n’est du bonheur

Du chemin faisant

Et des coquelicots des champs

Que l’on offre à sa belle

Ainsi que baisers

Et rires légers…

 

Il leur dit,

Lui qui avait beaucoup voyagé

En mots simples et humbles

Sans autre arrière-pensée

Que l’amour qu’il avait d’eux et de leur liberté

Cette possibilité

Leur pouvoir encore entier

 

« Un jour passé

Dans ce pays qui est le votre

La tête d’un roi tomba, coupée !

Depuis, vous ne cessez

De remettre en place

Un de ses semblables

Comme pour d’une faute ineffaçable

Vous faire pardonner

Expier un mortel pêché.

 

Il y eut un ou deux grands hommes

Mais pas plus si on en fait la somme……

Or, et c’est votre histoire

Ce n’est pas à cet ectoplasme

A qui vous donnez le pouvoir de gouverner

Il n’est rien d’autre que d’un système huilé

Le fantomatique spasme !

Qui d’entre vous, un jour,

Rencontrera ce roi élu ?

A part quelques mains serrées,

Vous ne l’approcherez pas plus

Et bien oui, certains jours venus

Il vous flattera comme convenu

Pour obtenir de vous votre servitude

Volontaire même si votre vie en sera rude

 

Or,

Et là est bien la peur du Grand Marché

Qui l’a pensé depuis le début

De cette campagne

De royale présidentielle

Peu importe

Qui est élu

François, Luc ou Benoit

Et bien sûr leur compagne,

Un ânon ou un caméléon

Suffisent amplement

A assurer l’héritage des caisses

Et l’accroissement des richesses,

De ce Grand marché

Aux invisibles mains

Mais bien servi par une foule de nains

Ayant dressé de toute pièce

Un horrible épouvantail

Qui lui assurera l’élection

De son rejeton …

 

Non, la grande peur du Grand Marché

Est que vous élisiez vos élus,

Ceux que vous rencontrez, connaissez

Que sur le marché, le vrai  local, vous croisez !

Ce sont eux qui seront à l’assemblée

Pour faire vos lois

Ou défaire ce qui par un ministère amer

Sera proposé !

 

Ah pour sûr ces députés là

Ne peuvent par le je et le jeu des médias

Vous êtes imposés

 

Alors choisissez bien

Ce qui constituera votre voix

Que rien n’éteindra

Votre assemblée

Souveraine en tout état !

Qu’elle ne soit ni d’âne

Ni de perroquet

Le perchoir

Ou le pré carré

Tenter de brouter la manne

Que vous leur aurez délégué

 

Et si

Aucune majorité ne se fait

Que passe-droit

Ou alliance de mauvaise courroi

Autorisera ce roi

A utiliser le quarante-neuf trois

Ou l’ordonnance

Signée sans transigeance

Vous aurez la rue et les avenues

Pour dire à votre roi

Elu que c’est fini

Cette cruauté échue

Du Grand Marché

Qui n’a que faire de votre vie

Et votre histoire vécue

 

De chair à canon

A traine les rues

Ca suffit, c’est fini

c'est non !

Vous n’en pouvez plus

Quitte à ne manger qu’un soir sur trois

Mais de cela vous en avez l’habitude

Vous qui connaissez les jours sans lendemain

La faim au ventre dès le matin absurde….

 

Que faire me dites vous ?

Mais votez ou pas

Faite ce que vous voulez

 

 

Le rendez-vous est

Pour le mois de juin

Ce mois où les fleurs de Mai

Sont devenus des fruits frais

Et que se lèvent le soleil et les appels

Des grands hommes

Comme un écho dans le ciel

Lointain

Pour l’avenir commun

Du grand peuple que tu es

Dans l’histoire de ce monde

Désirant poursuivre un destin humain.

 

Et c’est qu’il vous faut savoir:

Aucun pouvoir n’est divin

Ni l’argent ni l’informatique !

Un jour certain

C’est une autre République

Ecrite de vos mains instruites

Qui prendra jour racine et aile

Sur la Terre en ère nouvelle

 

Prépare ca et là

En des lieux tissés de liens

Et de courts parcours

Ce qui sera le terreau

Du monde d’après demain"

 

HDN Avril 2017

 

 

Le petit peuple, le Roi et le parlement
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