Le petit peuple, le Roi et le parlement
Il était un pays
Où le peuple élisait son roi
Le mettant ainsi
Couronné et assis
Dans un palais dit de l’Elysée
Lieu mythique de repos
Au milieu de l’enfer
Des héros légendaires
Quelque fois révolutionnaires
De cet étrange peuple souvent en colère
Où étaient apparu l’esprit des lumières
Quelques siècles en arrière
Or, après une élection
Où un jeune électron
Avait été qualifié pour le deuxième gong,
Le petit peuple était rassemblé
Sur les places virtuelles
Mais bien réelles
Que le Grand Marché
Leur avait accordées
Dédaignant leur importance
Sans trop comprendre que la parole y circulait
Colportant à travers le monde idées et faits,
Libre, forte et dense
Comment celle que l’on entend
Les soirs de grand orage
Dans le vent
Et où se rassemblent les courages
Des braves gens s’aidant mutuellement
Voisins, étrangers, familles et mêmes indigènes
Qui , même de sa langue parlent à peine
C’était là, l’ADN choisi,
De de ce petit peuple venu ici
Vivre fraternellement
La liberté d’être
Et devant la loi l’égalité des droits
Les gens du petit du peuple,
Femmes, jeunes, manœuvre
Boulanger, professeurs, agriculteurs
Ingénieurs, fonctionnaires et même certains entrepreneurs
Nés ici ou ailleurs
Avaient peur !
Ils venaient de presqu’élire
A leur corps défendant
Un autre Roi
Aux allures de bon aloi
Mais bien maigre et pâle
Même dans ses râles
Levant trop tôt ses bras
Entouré de ses amis les puissants
Comme si déjà
Il avait les pleins pouvoirs
Alors que pour sa victoire
Il lui fallait encore
Abattre
La candidate
De l’enfer de l’horreur…….
Circulaient
Quelques bruits
Dans cette foule encore abasourdie
« Tout est donc fini. ? »
« Est-ce la peste ou le choléra
Que nous devons hélas élire ? »
« Et dire que c’est nous, pris
Comme rat dans piège sournois
Qui l’aurons mis dans un lit
Aux draps de soie »
« Sensé
De davantage nous libérer
Banquier il fut,
Ce proche des anciens rois déchus
Ne fera donc rien d’autre, bien entendu
Que de nous charger de nouvel impôt
Payé non pas de sous mais de nos vies
A jamais enchainée pour quelques pièçailles ? »
On entendait bien cette chanson maintenant
Portée les journaux et les flash info,
Oh l’aveuglant et beuglant défaut
« Travaille, travaille, travaille et, un peu, survit
De plus en plus tard, de plus en plus tôt
Déchante maintenant,
Voilà pour l’air quelques pipeaux !
Sois fier de notre drapeau
M’élisant moi,
Roi,
Le candidat du Grand marché le féodal
Tu as sauvé l’euro
Sois heureux
Et comme moi
Fais de ton idéal
De devenir riche et fréquenter les beaux »
« Que faire, que faire, que faire ? »
Se demandait le petit peuple
De plus en plus nombreux en désarroi
Pris de court
Comme le cerf des chasses à courre
Voyant déjà s’agiter la nouvelle cour
Composée d’anciens courtiers
De vieux conseillers argentés
De fringants aventuriers
De l’économie mondialisée
Et de leurs amis princiers
De royaumes lointains héritiers
Jeunesse,
Qui voyait
De l’après demain
Le devenir de la terre
De leur futur enfant
Le funeste destin
Avait été trompée…
Et ne voulait se taire.
De ce mode de vie là,
Elle n’en voulait point
Vint à passer dans cet endroit
Ni de terre ou de ciel fait
Un vagabond
Un joyeux désenchanté
Riche de rien
Si ce n’est du bonheur
Du chemin faisant
Et des coquelicots des champs
Que l’on offre à sa belle
Ainsi que baisers
Et rires légers…
Il leur dit,
Lui qui avait beaucoup voyagé
En mots simples et humbles
Sans autre arrière-pensée
Que l’amour qu’il avait d’eux et de leur liberté
Cette possibilité
Leur pouvoir encore entier
« Un jour passé
Dans ce pays qui est le votre
La tête d’un roi tomba, coupée !
Depuis, vous ne cessez
De remettre en place
Un de ses semblables
Comme pour d’une faute ineffaçable
Vous faire pardonner
Expier un mortel pêché.
Il y eut un ou deux grands hommes
Mais pas plus si on en fait la somme……
Or, et c’est votre histoire
Ce n’est pas à cet ectoplasme
A qui vous donnez le pouvoir de gouverner
Il n’est rien d’autre que d’un système huilé
Le fantomatique spasme !
Qui d’entre vous, un jour,
Rencontrera ce roi élu ?
A part quelques mains serrées,
Vous ne l’approcherez pas plus
Et bien oui, certains jours venus
Il vous flattera comme convenu
Pour obtenir de vous votre servitude
Volontaire même si votre vie en sera rude
Or,
Et là est bien la peur du Grand Marché
Qui l’a pensé depuis le début
De cette campagne
De royale présidentielle
Peu importe
Qui est élu
François, Luc ou Benoit
Et bien sûr leur compagne,
Un ânon ou un caméléon
Suffisent amplement
A assurer l’héritage des caisses
Et l’accroissement des richesses,
De ce Grand marché
Aux invisibles mains
Mais bien servi par une foule de nains
Ayant dressé de toute pièce
Un horrible épouvantail
Qui lui assurera l’élection
De son rejeton …
Non, la grande peur du Grand Marché
Est que vous élisiez vos élus,
Ceux que vous rencontrez, connaissez
Que sur le marché, le vrai local, vous croisez !
Ce sont eux qui seront à l’assemblée
Pour faire vos lois
Ou défaire ce qui par un ministère amer
Sera proposé !
Ah pour sûr ces députés là
Ne peuvent par le je et le jeu des médias
Vous êtes imposés
Alors choisissez bien
Ce qui constituera votre voix
Que rien n’éteindra
Votre assemblée
Souveraine en tout état !
Qu’elle ne soit ni d’âne
Ni de perroquet
Le perchoir
Ou le pré carré
Tenter de brouter la manne
Que vous leur aurez délégué
Et si
Aucune majorité ne se fait
Que passe-droit
Ou alliance de mauvaise courroi
Autorisera ce roi
A utiliser le quarante-neuf trois
Ou l’ordonnance
Signée sans transigeance
Vous aurez la rue et les avenues
Pour dire à votre roi
Elu que c’est fini
Cette cruauté échue
Du Grand Marché
Qui n’a que faire de votre vie
Et votre histoire vécue
De chair à canon
A traine les rues
Ca suffit, c’est fini
c'est non !
Vous n’en pouvez plus
Quitte à ne manger qu’un soir sur trois
Mais de cela vous en avez l’habitude
Vous qui connaissez les jours sans lendemain
La faim au ventre dès le matin absurde….
Que faire me dites vous ?
Mais votez ou pas
Faite ce que vous voulez
Le rendez-vous est
Pour le mois de juin
Ce mois où les fleurs de Mai
Sont devenus des fruits frais
Et que se lèvent le soleil et les appels
Des grands hommes
Comme un écho dans le ciel
Lointain
Pour l’avenir commun
Du grand peuple que tu es
Dans l’histoire de ce monde
Désirant poursuivre un destin humain.
Et c’est qu’il vous faut savoir:
Aucun pouvoir n’est divin
Ni l’argent ni l’informatique !
Un jour certain
C’est une autre République
Ecrite de vos mains instruites
Qui prendra jour racine et aile
Sur la Terre en ère nouvelle
Prépare ca et là
En des lieux tissés de liens
Et de courts parcours
Ce qui sera le terreau
Du monde d’après demain"
HDN Avril 2017