A l'ombre des manguiers

par Hervé Dalle Nogare  -  16 Octobre 2017, 13:29

In the shadow of mango trees , English Version Following 

Homme, femme des villes sans lendemain,

Là devant mes yeux,

Je les ai rencontrés, heureux,

Les hommes et les femmes d’un autre demain,

 

Jeunes, de leur visage à leur âme,

Fiers de leur rêve réalisé loin de toutes côtes,

Reliés de soleil et de pluies hautes,

Vivant lentement du temps la trame.

 

Au bord d’un fleuve sans peur,

D’un ciel aux mille couleurs,

Près de gens aux peaux cuivrés,

D’animaux de nature enivrés,

 

Ils allaient sous des manguiers,

Croisant des sages chiens 

Et des chats ensommeillés,

D’un pas affirmé presque bohémien.

 

Ils allaient, vers des familles aux langues étrangères,

Faites de légende que les anciens laissent,

Où Premier Homme aimait Femme Première

Sous l’arbre qui écoute les sagesses.

 

Ils allaient jusqu’à ce que jour finisse,

Froissés d’air chaud,

De ciels indigos où se jaunissent

Soleil et chants d’oiseaux,

 

Où se grisent et se marient

Le noir des Orages et l’Oranger des fruits mûries

 

Ils allaient

Enseigner,

Couvert de sueur et de silence sûrs,

Les mots.

 

Les mots que l’on ne vit

Plus sur terre post-moderne

Tant se propage de l'autre la haine,

Les mots frère, sœur, solidaire

Amour partage envie

Vivre, estime, humble,

Ensemble et le mot simple

 

Ils allaient prendre leur poste de maîtres et maitresse

En lointain pays amérindien,

Affrontant la détresse, la sècheresse

A la frontière des presque rien.

 

Et tous les enfants du village les saluent

Lorsqu’ils passent sous l’allée des manguiers,

Cœur et regard nus

Rejoindre leur école isolée,

 

 

Là où s’écrivent l’allégresse et la liberté

Sur d’ordinaires feuilles de cahier

Que les élèves relisent, éclairés,

Attendant les piroguiers

 

A l’ombre des manguiers 

 

HDN Octobre 17 , Camopi, village Wayampi.

Man, woman of cities without tomorrow,
There before my eyes,
I met them, happy,
The men and women of another tomorrow,

Young, from their face to their soul,
Proud of their dream realized far from all coasts,
Linked by sun and high rains,
Slowly living the weft.

At the edge of a river without fear,
From a sky with a thousand colors,
Near people with coppery skins,
Of animals of intoxicated nature,

They went under mango trees,
Crossing wise dogs
And cats sleeping,
With an almost bohemian step.

They went, towards families with foreign languages,
Make legend that the elders leave,
Where First Man Loved First Woman
Under the tree that hears the wisdom.

They were going until day ended,
Crumpled with hot air,
Indigo skies where yellowing
Sun and birdsong,

Where to get drunk and get married
The Black of Storms and the Orange Tree of Ripe Fruits
 

They went
Teach,
Covered with sweat and silence,
The words.

The words that one does not live
More on post-modern land
So much propagates the other hatred,
The words brother, sister, solidary
Love sharing envy
Living, esteem, humble,
Together and the Simple Word

They would take up their post as masters and mistress
In distant Amerindian countries,
Faced with distress, drought
On the border of almost nothing.

And all the children of the village salute them
When they pass under the alley of the mango trees,
Heart and naked eyes
Reaching their isolated school,


Where joy and freedom are written
On ordinary notebook sheets
That students read, enlighten,
Waiting for the piroguiers

In the shadow of mango trees

HDN October 17, Camopi, Wayampi village.
 
 
 
A l'ombre des manguiers
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