Une inconnue de l’autre côté de la rue
Une inconnue de l’autre côté de la rue
M’enlève l’hiver les fins de mois
Elle enlève la nuit l’envers du décor
Le désert des quais quand les bateaux ne font plus transport
Elle a les yeux bleus elle a les yeux verts
Elle a le ciel des plages du Nord
Quand le vent tord les voyelles
Sur le visage sur le corps
Elle lève le risque du voyage
Quand l’aurore fait courage
A l’homme vaincu par ses rêves
Qui se redresse au son du sable au clair du sel
Elle révèle au marin qu’il n’aura jamais froid
Seul de l’autre côté de la terre
Dans sa marinière rayée bleu rayée vert
Le cœur blanchi d’oiseaux crié de voiles
Elle azure les coupures nues
De ce je t’aime porté disparu
Comme un sous-marin pris sous la glace
Qui rejaillit à la surface
Une inconnue de l’autre côté de la rue
M’élève à la nuit aux terrasses d’été
Elle a les yeux bleus elle a les yeux verts
Elle parle d’Arles elle rit elle boit un verre
Elle m’expose à l’éternité
A écrire à photographier
Café vents vogues et vagues
Des galaxies enroulées de nuit
HDN Novembre 2018