Hard Drugs
Ils se précipitent. Ne se parlent plus, ni même se regardent. Ils sont prêts à se battre pour leur quantité. Il leur faut leur conso quotidienne.
Ils vont dans des centres hyper-spécialisés où tout est fait pour les anesthésier. Ils paient cash ou en paiement différé, cartes, liquide acceptés, crédit, trois fois sans frais toujours possible mais sur dossier.
Ils consomment puis, assouvis, repartent. Ils reviendront demain.
Ils vident leur compte.
Selon leur pouvoir d’achat, ils sont classés. Ils passent à la caisse selon la couleur de leur carte de fidélité, Platinium, Gold, Silver ou basque.
Malheur à ceux qui n’en ont pas, qui ne sont pas dans les fichiers.
Malheur à ceux qui sont dehors. Ceux-là n’existent pas.
Et tant pis si l’Australie brule ces jours-ci sous plus de 49 degrés et que les peules premiers disparaissent, leurs matières premières pillées.
C’est Noel, il leur faut tripler les doses, smartphone à la main, s’injectant en intraveineuse de quoi écarter, quelques instants, la pulsion de mort qui les ronge de l’intérieur.
So Welcome to our crazy and dead World.
HDN Décembre 2019