Notre Histoire ne fait que commencer
Nous sommes les courageux,
Nous sommes ceux qui n’ont rien à perdre,
Nous sommes ceux qui pensent et qui agissent,
Nous sommes le sang versé, l’odeur du feu, le parfum des matins.
Nous sommes les fous, les rêveurs, les marcheurs, les engagés, les soldats du jour après jour, les longeurs de rue, les poursuiveurs d’autres issus, les passeurs de soleil au travers des nuits imposées, les invisibles, les porteurs de codes en résistances, les annonceurs du mode quantique, nous sommes les vaincus d’hier à chaque fois redressés, nous sommes mémoire, nous sommes futur, nous sommes de dieu la composition chair-atome-coeur, nous sommes les aimants aux mains se mêlant, nous sommes les singuliers conscients.
Nous savons que cela prendra des années, des siècles, peu importe. Nous savons que peuvent s’embraser les villes-crabes d’une simple allumette dans l’instant, demain, dans dix ans, dans cinquante ans tant le soleil brûlant réduira en cendre leurs murailles de barbelés entourant les datas-centers. Ils sont si peu nombreux.
Nous savons notre combat, notre humaine destination.
Nous relèverons la Terre.
Notre histoire ne fait que commencer.
Regarde là-bas, vois-tu la dernière étoile ?
Nous irons bien au-delà.
C’est en milliards d’années qu’il te faut regarder devant toi la trace de tes descendants, homme d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, tu as perdu l’essentiel te donnant le droit à l’existentiel, hédoniste, médiatisé, consumérisé, sûr de la puissance de ceux qui bâtissent les tombes de la Terre elle-même, avec outils et main d’œuvre à bas prix.
Mais vois-tu là au combien s’entassent sous tes pieds les corps de ceux qui, plus en rien, ne te sont utiles tant tes machines font le travail sans rien dire, esclaves sans besoin de fouet ou de récompense ?
Vois-tu ta maison unique s’ossifier tant schistes bitumineux, nappes phréatiques fossiles, arbres centenaires, sols désossés, mers amaigries, tu épuises, carbonises, atomises, nucléarises, désertises, néantises ?
Regarde maintenant derrière toi. Tu es à peine un point-seconde devant n’importe quelle roche primaire; tu es un sédiment plus mince encore qu'un cheveu, tu es un segment du temps plus petit qu'une brindille.
Nous sommes jeunes face aux sphères du constellé, à peine arrivés, à peine surgis au milieu de ce chaos des matières lumineuses et noires ; nous ne commençons, à peurs, peines, sueurs et marches forcées, à comprendre le vivant, la place de l’autre, la sienne, celles de anciens comme des nouveaux nés; nous ne savons pas encore reconnaître doué d’une autre pensée ce que nous avons encerclé, écrasé, manipulé jusque dans les gênes, je nomme ici les fruits expérimentés, les animaux martyrisés, les arbres assassinés, les sols démembrés, les rivières écartelées, les océans plastifiés, les patients testés, les prisonniers cobayïsés, les condamnés alignés dans les sous-sols des métros, les masses de trop, les tribus attribuées, les races exterminées ...
Que fais-tu des peuples qui s‘amenuisent tant terre leur est retirée, tant malheur leur tombe la vie ?
Que fais-tu de ce que les peuples premiers ont compris de la Terre où ils sont nés?
Que fais-tu de l’arbre des palabres de Guinée ? Des danses Wayanas ? De l’astronomie des nomades du Sahara ? De la conjugaison des verbes en langue tahitienne ? De la médecine venue de Chine? Que fais-tu de ce qu'ils ont appris de la terre, des étoiles, des plantes, de la vie, de la mort, de l'esprit ?
Humains, nous ne sommes en premier que des êtres humains au milieu des feuilles et des roches, sous un soleil encore inconnu et le scintillement de milliards d’étoiles.
Nous n’avons que le souffle qui nous maintient à la surface de ce globe où tout se tient.
Et tous ceux-ci ont de l’importance: le papillon, l’ours, l’orchidée, la roche turquoise, tes frères aborigènes, berbères, arméniens, amérindiens, africains, et que dire, à l’intérieur de ta sphère intime, la place de tes sœurs ?
Sais-tu faire sortir de tes machines technologiques, le souffle ?
Sais-tu faire une seule cellule-élémentaire ?
Non, tu sais à peine reconnaitre l’existence de tes femmes.
Et toi, l’ignorant dominant, par couches successives, tu décimes, dessouches, déracines. Où vas-tu, homme de petite taille ?
Sais-tu lire les corridors du temps avec toutes tes machines reliées ? Que te disent-elles de dieu, des sept Sœurs ouvrant aux autres univers ? Savent-elle le temps difracté ? L’esprit de la Terre où passe le vent et s'imprime le temps?
Sais-tu seulement les possibilités de ton cerveau ? Sais-tu son devenir ?
Non, tu ne sais encore.
Fais attention à là où tu es !
Ton nid est vert, bleu. Il a besoin de tes bras, de tes mains
Il a besoin de ce que tu nommes le coeur, il te donne à voir ta direction.
Plus que ton coeur, il a besoin de ce que tu nommes ton âme,
En vérité, cela n’a pas encore de nom car ce n’est pas encore connu
L’âme est humaine tant elle est faite d’émotions profondes.
Ton âme dit des grains, des points, des ondes venus du plus indispensable de toi.
Ce sont vibrations, sons, émissions.
Tes atomes, tes neutrinos font réception, émission de quelque chose de bien plus grand que toi : le toi-même révélé à sa dimension réellement immense reliée à tout ce qui vit.
Toi tu meurs, en partie ; restent quelques particules élémentaires, des échos dans l’air.
Fais-les légers, fais-les légères.
Fais-toi léger tout au long de ta vie.
Fais-toi frugal.
Comment ?
C’est simple comme un bonjour de tout ton visage bleu.
Commence par un sourire, regarde, écoute, tends ta main, ouvre tes bras, ta maison.
C’est cela se comporter comme un dieu. Sois genre humain, sois gentil.
A savoir celui ou celle qui a la conscience, l’émotion du souffle, de la chaleur, de la lumière, de l’aurore, du donner, du rire, de bienvenue à toi l’Etranger, de tout ce qu’ont les enfants quand ils courent dans les champs, de tout ce que l’homme vieux raconte près des flammes du soir, de tout ce que vieille femme chante aux nouveau-nés, de ce qu'écrivent les aimants dans le regard des foules.
Sais-tu au combien il fait vite froid vite faim dans les bas quartiers de tes villes-monde, de tes terres-monde de Jakarta à Madrid, de Montevideo à Salvador de Bahia, de Lampedusa à Koropa, juste à côté de chez toi ? La mort est devenue si silencieuse devant tes écrans plats, la mort que tu donnes par dose et surdose, petit homme sans foi ni loi cherchant l’immortalité dans les fibres polymère d’ordinateurs à l’obsolescence programmée…
Nous relèverons la Terre.
Tu es encore attaché à tes peurs, tes gloires de « ceux qui pensent », de «ceux qui conquièrent » donnant cendre à la poussière ; vois-tu que nous sommes à peine sortis de ventre de la nuit basse sachant nos sales marées, nos orages cruels, nos usages violents, nos envies volcans ?
En réalité, nous ne sommes de notre histoire la partie pré-humaine, nous prétendant détachés du soleil, presque post-humains.
Nous relèverons la Terre.
Elle sera gloire, notre gloire commune d’avoir su donner à la nature humaine la nature faite de beauté, de bonté car telle est la supériorité de l’homme sur cette Terre : il faut savoir partager, considérer. Si tu es, c’est que l’autre a été, et que cet autre est à tes côtés !
« vous êtes, alors je suis alors nous sommes »
Puis, accomplis corps esprit, dans quelques siècles, peut-être un millénaire, partirons-nous au travers des galaxies.
Il n’y aura plus de mystère, nous saurons tous pourquoi nous sommes en vie.
Resteront en gardiens de prairies revenues, quelques grands esprits parcourant des plaines vertes d’herbes folles, libres…
Nous relèverons la Terre, Homme d’aujourd’hui
Nous relèverons la Terre d’un seul verbe encore si peu explorer tant sa conjugaison se fait au temps infini du souffle et de la lumière qui nous composent et nous entourent.
Nous relèverons la Terre d’un seul mot. Un mot propageant le souffle, partout.
Aimer
HDN Mai 20
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