Un hiver à accepter
Un hiver à accepter
Il faut accepter l’indifférence de l’hiver que nous traversons maintenant
Nous avancerons ainsi privés de saisons
Nous apprendrons à nous souvenir de la neige.
Nous ne pourrons effacer ce que disent de nous les roches et les photos satellites
Les terres ne peuvent plus annoncer le printemps
Les animaux s’absentent les arbres tombent sans fin
La forêt nous a quitté l’esprit
Les océans ne connaissent pas encore leurs dernières extrémités
Ils étaient promesses ils sont prophéties
Leur maladie est la notre elle stérilise le premier berceau
Nous avons maintenant peur du soleil…
Nous sommes le lien entre un dernier hiver et ce presque demain
Vois-tu tes choix ?
Que dirons nous aux enfants de nos enfants pour qu’ils grandissent, ici, sans racine ?
Pas de pays pour les vieux hommes qu’ils seront
Le distanciel des appareils ferme les bras s’ouvrent des générations sans sommeil
Le présentiel avait une peau que l’on aimait respirer caresser,
Te souviens tu de nos abandons et de nos ciels?
Les écrans ne savent rien de la sueur et de l’histoire commune des parfums
……………
Je laisserai à l’enfant des traces de notre commune émotion
La poésie restera elle est mère
Humaine dans ses mots sa voyance essentielle
Transhumaine elle sera de toutes les migrations
Aucun logiciel ne peut la créer
Aucune douleur ne peut l’éteindre
Elle est lumière et route premières
…………………….
La roche et l’océan crient notre infécondité
La forêt nous a quitté l’esprit
L’indifférence des hivers nous sépare
……………….
Mais la poésie précède les océans les roches les forêts
Elle voit dans l’invisible elle est l’impossible présent
Elle dit la latitude et la longitude
D'un possible après demain annoncé
Un désir insoupçonné
Nos désirs renouvelés d'aimer
HDN Janvier 2016
“Tout ce que les hommes ont fait de beau et de bien, ils l'ont construit avec leurs rêves...”
"On continue quand même, peut-être parce qu'on sait qu'il faut continuer, même si on ne comprend plus pourquoi.”
Bernard Moitessier