Jamais nous n'aurons été assagis

Jamais nous n'aurons été assagis

Ainsi jamais je n'aurai été assagi, toi aussi tu  laisseras encore  des nuits inespérées se blanchir

je ne supporterai plus l'absence de ton bruit, tu rechercheras un parfum sur des morceaux de jour

Il ne sera plus question de ne plus être

Je prendrai des trains des autocars, tu regarderas les heures s'affranchir

Nous n'aurons cesse de regarder défiler les kilomètres, l'attente nous sera l'ivresse,

Il ne sera plus question de ne plus renaître

Tu écriras l'absence à l'encre des saisons sèches, je passerai une à une les villes sans dormir

Je ne verrai de la nuit que la vitre embuée, tu ne sauras plus rien de la fatigue

Il ne sera plus question d'accepter l'ordinaire

Nous traverserons nos frontières respectives en suivant des livres, nous passerons par des mots ressurgis

Nous croiserons des visages sans lendemain, nous parlerons à des inconnus riches d'un rien

Il ne sera plus question d'admettre la prudence

Nous nous rejoindrons d'un seul geste, toi dès l'aube, dans ta robe blanche, moi couvert de poésie

Je réapprendrai l'odeur du café dans tes bras, tu me diras tes récits engendrés dans ton jardin d'hiver

Il n'aura jamais été question de renoncer

Ainsi, jamais nous n"aurons été assagis, déployant de l''aurore la chorégraphie

De toutes nos fêlures, nos écorces gravées,

Sous des arbres centenaires peinturés d'été

Nous nous ouvrirons couverts de fraîcheur à la danse des dimanches

A la senteur des rues inondées d'élégance

A la lenteur des terrasses éclatantes d'insouciance

Il n'aura jamais été question de ne plus aimer

il n'aura jamais été question de ne pas nous aimer

il n'aura jamais été question de ne plus être passionné

Jamais nous n'aurons été assagis

Dans notre vie

Voulue ainsi

HDN 

Mars 2016

Soundtrack : Phil Glass, concerto pour violon, 2° mouvement