Photographie

par hervé Dalle Nogare  -  13 Mars 2016, 00:18

Sonnerie.

Fin de journée.

Sortie.

 

Porte de verre. Immeubles, droits. Carrefour d’une ville suractivée. Trottoirs que l’on suit, sans rien regarder d'autre que le quotidien, épuisé, de sa pensée.


Une vie ordinaire avec cet illusoire  « un jour, un jour, un jour...je partirai ». Ensuite ? Des lendemains qui ne deviennent que des hier. Indifférenciés.

 

Un jour. Dieu ou le hasard, seuls, savent pourquoi. Un visage croisé. Au détour d’une rue et d’une pensée. Enchevêtrées. Un jour, tout est là.

 

La photographie est nette. En soi. Aucun filtre.

 

Ce regard croisé. Tout ce que l’on voulait se taire s'est rouvert. On se croyait à jamais sans vie. On a beau faire. On ne peut plus s'éviter, se camoufler. Se confondre. Cœur sait déjà ce que Raison ne voudra reconnaître que plus tard, beaucoup plus tard. Nos barrières sont si puissantes. Maintenant, la faille zèbre chaque édifice qu'on avait si soigneusement élevé. Une maison de plâtre.Une place urbaine entière réduit en poussière. Sa pensée.Eclatée.

 

Pourquoi, ce visage ? Nul  ne pourra l’expliquer. L’éphémère a été un éclair, ouvrant une brèche dans ses défenses.

....

Il nous faut revoir ce visage. Où l’ai-je vu ? Quand l’ai-je précisément reconnu ? Quelle rue, quel angle, quel croisement ? Revenir sur les lieux. A la même heure. L' espérance. Follement.

 

Personne..Bien sûr, personne. Juste une foule identique. Pressée, affairée, inconsciente des drames qui se jouent à l’intérieur de chaque corps qui la compose….

 

L’instant. De la rencontre. Est passé…..

 

Pourtant. Pourtant. La photographie est bien en soi. Ce regard, perçu, en plein cœur. Ressentant comme une douleur, un tout. En un instant d’une brièveté brûlante.

Ce regard était la profondeur siamoise à la sienne.

Ce visage, un très court instant, disait toute sa solitude.  Jusqu'à son enfance.

….

Que faire ?

…..

Ne rien faire, comme d’habitude ? Quitte à s’ensevelir un peu plus dans le désamour de soi. N’avoir jamais su. Prendre le risque de se rencontrer. S'affronter.  

Se fossiliser l’âme, un peu plus. Allumer un de ses écrans numériques chimériques chimiothérapique , comme un petit suicide consenti. Comme ces centaines de petites morts que l'on s'injecte. Chaque jour. A dose augmentée.

Acceptant. Sans rage. La grande. Celle qui effacera tout. Pour l’éternité.

?

……..

Peut être

Est fou

Est folle

Celui, celle qui ose

Donner

S’ouvrir

Avancer vers l’autre

Inconnu

Sans fard

Ni masque, ni prudence

Ouvert de toutes ses voiles

Bateau partant , blanc comme oiseau sur ciel bleu

Vers l’inconnue destination de l’autre….

….

Peut être est il fou

De croire à la rencontre impensable

Ce conte

Cet enfantillage

Ce coquillage

Posé sur le fond de nos pensées marines

Trace du merveilleux

Dans un monde siliconé

Vieillissant

De ne plus savoir…rencontrer

et se rencontrer

….

Cette femme, cet homme inconnu

Est Vie,

Intense vie…..

Préférant s'engouffrer dans la mort

Acharné(e) de vie et de couleurs

Tatouées sur son corps…

Libre de s’émouvoir

De tout

D’un rien

De l’immensité que recèlent nos mémoires…

 

Il

Elle

Est

Libre…

 

HDN Mars 2016

Soundtrack : David Gilmour, David Bowie, live

Final Solo

Photographie
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Trop fort.<br /> hmm un gout de bonheur saupoudré aux délices des émotions.... les émotions, le vrai l'humain nous font vibrer encore.. hmm heureusement Hervé tu es notre poète qui nous fait vibrer.<br /> https://saigon3days.wordpress.com/