Photographie
Sonnerie.
Fin de journée.
Sortie.
Porte de verre. Immeubles, droits. Carrefour d’une ville suractivée. Trottoirs que l’on suit, sans rien regarder d'autre que le quotidien, épuisé, de sa pensée.
Une vie ordinaire avec cet illusoire « un jour, un jour, un jour...je partirai ». Ensuite ? Des lendemains qui ne deviennent que des hier. Indifférenciés.
Un jour. Dieu ou le hasard, seuls, savent pourquoi. Un visage croisé. Au détour d’une rue et d’une pensée. Enchevêtrées. Un jour, tout est là.
La photographie est nette. En soi. Aucun filtre.
Ce regard croisé. Tout ce que l’on voulait se taire s'est rouvert. On se croyait à jamais sans vie. On a beau faire. On ne peut plus s'éviter, se camoufler. Se confondre. Cœur sait déjà ce que Raison ne voudra reconnaître que plus tard, beaucoup plus tard. Nos barrières sont si puissantes. Maintenant, la faille zèbre chaque édifice qu'on avait si soigneusement élevé. Une maison de plâtre.Une place urbaine entière réduit en poussière. Sa pensée.Eclatée.
Pourquoi, ce visage ? Nul ne pourra l’expliquer. L’éphémère a été un éclair, ouvrant une brèche dans ses défenses.
....
Il nous faut revoir ce visage. Où l’ai-je vu ? Quand l’ai-je précisément reconnu ? Quelle rue, quel angle, quel croisement ? Revenir sur les lieux. A la même heure. L' espérance. Follement.
Personne..Bien sûr, personne. Juste une foule identique. Pressée, affairée, inconsciente des drames qui se jouent à l’intérieur de chaque corps qui la compose….
L’instant. De la rencontre. Est passé…..
Pourtant. Pourtant. La photographie est bien en soi. Ce regard, perçu, en plein cœur. Ressentant comme une douleur, un tout. En un instant d’une brièveté brûlante.
Ce regard était la profondeur siamoise à la sienne.
Ce visage, un très court instant, disait toute sa solitude. Jusqu'à son enfance.
….
Que faire ?
…..
Ne rien faire, comme d’habitude ? Quitte à s’ensevelir un peu plus dans le désamour de soi. N’avoir jamais su. Prendre le risque de se rencontrer. S'affronter.
Se fossiliser l’âme, un peu plus. Allumer un de ses écrans numériques chimériques chimiothérapique , comme un petit suicide consenti. Comme ces centaines de petites morts que l'on s'injecte. Chaque jour. A dose augmentée.
Acceptant. Sans rage. La grande. Celle qui effacera tout. Pour l’éternité.
?
……..
Peut être
Est fou
Est folle
Celui, celle qui ose
Donner
S’ouvrir
Avancer vers l’autre
Inconnu
Sans fard
Ni masque, ni prudence
Ouvert de toutes ses voiles
Bateau partant , blanc comme oiseau sur ciel bleu
Vers l’inconnue destination de l’autre….
….
Peut être est il fou
De croire à la rencontre impensable
Ce conte
Cet enfantillage
Ce coquillage
Posé sur le fond de nos pensées marines
Trace du merveilleux
Dans un monde siliconé
Vieillissant
De ne plus savoir…rencontrer
et se rencontrer
….
Cette femme, cet homme inconnu
Est Vie,
Intense vie…..
Préférant s'engouffrer dans la mort
Acharné(e) de vie et de couleurs
Tatouées sur son corps…
Libre de s’émouvoir
De tout
D’un rien
De l’immensité que recèlent nos mémoires…
Il
Elle
Est
Libre…
HDN Mars 2016
Soundtrack : David Gilmour, David Bowie, live
Final Solo
David Gilmour & David Bowie Comfortably Numb "Remember That Night" at Royal Albert Hall 2007
Hello, Is there anybody in there Just nod if you can hear me Is there anyone at home Come on now I hear you're feeling down I can ease your pain And get you on your feet again Relax I'll need some ...