Le souffle n’a jamais eu de frontière

Le souffle n’a jamais eu de frontière

Avoir le courage inconscient

pour dépasser les nuits inhumaines

les broyer à mains nues

Extraire

de cet insoupçonné métal

la graine infécondée

La désirance lointaine

De n'avoir plus que l'horizon

comme souvenance

Avoir la croyance fulgurante

pour donner lettre à l’indicible

D’une phrase atteindre

De l’ inaccessible passage

la roche ensevelie

d'un premier cri

La source de l'émotion vive

de s'être retrouvé

Avoir l'insouciance libre

de s'acquitter des prières des deux hémisphères

pour donner naissance

à tous les matins du monde

à tous les oiseaux du monde

sur cette terre sans équivalence

Avoir la confiance solaire

En nos vies marines

nos origines nomades

nos heures solitaires

nos marches souveraines

vers des rues des contrées inféodées

hachurées d'ombres et de clairs

parcourues de vents en partance

Le souffle n’a jamais eu de frontière