Une goutte d’eau, une abeille
Il faisait froid dans ton silence
Je voyais le clair des étoiles se durcir
La vie se retirait au centre des pierres
Les arbres vaincus se livraient à la poussière
Les fleuves ne connaissaient plus leur récit
Le soleil brûlait dès son premier geste
Se désœuvraient les villes et leur glacis
La nuit gagna le jour, les déserts
Muettes furent les foules incendiaires
Se figèrent les galaxies en un hiver
Vide de toute matière
Puis,
Bien avant le prononcé d’un mot
Revint ton premier sourire
Une goutte d’eau
Une abeille
Tu étais revenue à la vie
A l’essentiel
A l’aimer
Mètre par mètre
Gagnant sur l’éternel obscur
En un lever de rideau
De pleine lumière
Refleurit l’entier univers
Après un ou deux millénaires
Tu fus entièrement guérie de nous,
Chère et unique Terre
HDN Septembre 2017