Des mots à renaître
Les poètes ne meurent jamais
Tant ils meurent entièrement
A chaque fois qu’ils écrivent
La terre les hommes le firmament
Ils brûlent leurs vies
Incendient leur amour
Dans d’incessants aller retours
Entre ici et les galaxies
Au nom de la beauté
Celle qui le visage
De la grâce et de la bonté
Ils brûlent leur vie
Celle d’aujourd’hui
Celle de demain
Celle de bien avant
Au dernier mot de chaque poème
Epuisés réalisés
Ils meurent comme naufragés
Ramenés par l’océan rageur
Sur le bord des pages plages
Où se baignent d’insouciants lecteurs
Demandant encore et encore
A se réjouir du sang des larmes de la sueur
De ces êtres oiseaux migrateurs
Ils n’auront d’autre gloire
Que de laisser des mots à renaitre
Dans le cœur de quelques passants
C’est bien là leur seule raison d’être
C’est bien là leur seule grâce à poursuivre
La route des pages et de l'encre
Puis ils meurent
Tombant de chaise
Ou d’impossible lit
Dans l’ordinaire des chaires
A la lueur de maigres soleils
Dans l’intenable nuit humaine
Redonnant à la lumière
Le souffle la forêt vierge
Les oiseaux les mots émotifs
Pour qui
Un jour ou l’autre
Femme ou homme
Faisant vœu de vivre
Solitaire sur une lointaine frontière
Voudra reprendre le flambeau
De la poésie et de l’amour des hommes d’ici
HDN Octobre 2018