Sur le haut Maroni, fleuve d'Amazonie

par HDN Dalle  -  16 Mars 2019, 10:25  -  #poèsie, #musique, #photo

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Sur le Maroni, fleuve d’Amazonie

Sur le Maroni, au fur et à mesure que la pirogue remonte vers le haut pays amérindien, s’impose le silence des langues que l’on écrit, dépassant une à une la frontière des mots par une succession de sauts, dédales sauvages où flots, roches et sables nous détachent peu à peu de ce qu’on a appris, de ce que l’on sait de soi, de ce qui peut se nommer.

Le fleuve, dans une langue première où se mêlent senteurs, forêt et cris d’oiseaux s’ouvre, entièrement à l’âme, réanimée par la puissance des éléments.

Dans une géométrie parfaite que seule la nature peut dessiner, il n’y a plus que le ciel, l’eau, la terre, le soleil, la pluie et tout ce qui vit.

Tout se croise au centre de soi, en ce point initial, appelé cœur, âme ou esprit, qui s’est rempli d’air dans un long cri le jour de sa naissance. Sensation totale de vivre qu’on avait enseveli à évoluer dans un univers d’écran, de béton armé, héritant des paysages urbains comme des cercles humains, névroses, peurs, avidité, perte de sens.

Irrigué de ces mille rayons venus de toute part, repartent de ce point vital où tout s’étoile, des flux d’émotions, des ondes vibratoires allant jusqu’aux frissons. Corps fusionné à l’esprit, nous retrouvons place dans l’univers, reconnectés par tous les sens aux arbres comme aux astres de la Voie Lactée.

Nous revenons à l’essentiel. Vivre, vivre, vivre dans le silence foisonnant des couleurs, des parfums, des sons.

Défilant devant soi, la vie, la mort, le temps, le désir, le danger, le suffisant, le nécessaire et les grands arbres sont là. Monte dans le ciel le chant des piroguiers, passeurs de monde, passeurs d’univers.

 

 

HDN Mars 2019

 

Sur le haut Maroni, fleuve d'Amazonie

On the Maroni, Amazon River
On the Maroni, as the canoe goes up to the Amerindian country, the silence of the languages ​​that one writes, passing one by one the border of the words by a succession of jumps, wild mazes where waves Rocks and sands gradually separate us from what we have learned, from what we know about ourselves, from what can be called.
The river, in a first language, where scents, forest and bird sounds mingle, opens entirely to the soul, revived by the power of the elements.
In a perfect geometry that only nature can draw, there is nothing but the sky, the water, the earth, the sun, the rain and all that lives.
Everything crosses in the center of oneself, at this initial point, called heart, soul or spirit, which filled with air in a long cry on the day of its birth. Total sense of life that had been buried to evolve in a world of screen, reinforced concrete, inheriting urban landscapes like human circles, neuroses, fears, greed, loss of meaning.
Irrigated by these thousand rays coming from everywhere, they leave this vital point where everything is displayed, flows of emotions, vibratory waves going up to the shivers. Body fused with the spirit, we find place in the universe, reconnected by all the senses to the trees as to the stars of the Milky Way.
We go back to basics. Live, live, live in the abundant silence of colors, perfumes, sounds. Strolling in front of you, life, death, time, desire, danger, the sufficient, the necessary and the big trees are there. Rise in the sky the song of piroguiers, passers of the world, passers of the universe

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