Peut être sommes-nous

Peut-être sommes-nous perdus, seuls. Peut-être sommes-nous juste un bout de ciel effondré, sous le dôme des milliards de galaxies, de pauvres créatures venues de l’océan, ne gardant que peu de temps, du souffle et de la lumière, le rai, ne laissant au vent qu’une trace de craie .

Mais comment vous dire ? Si ce sont bien les arbres et les étoiles qui me font voile et toile, m’apportant mots miroirs, c’est bien vous que j’ai en moi, vous que j’ai rencontrés, même quelques instants, un jour, au hasard des routes se croisant.

Vous, bras et mains entrelacés, faisant maille et tissus, entre ce ciel inconnu et notre terre en voie de désert, faisant paroi au froid des hivers avec la seule chaleur humaine, faisant mur aux brûlures des soleils affolés avec la seule fraicheur de la voix, faisant de chaque solitude un champ de blé. Nous nous donnons à respirer tant de lumière.

Et lorsqu'un seul d’entre vous vient à manquer, je me diminue d’un seul coup. Quelque part dans ma forêt, un arbre est tombé.

Lorsque que s’allume la nuit, la nuit qui rattrape tout ce qui vit ici, ce ne sont pas les astres que je vois mais vos visages éclairés, vos visages réunis, vos visages aimés.

Vous, quelque part toujours là, vous, quelque part déjà partis.

Vous, le genre humain. 

HDN Septembre 2019

To Christine M…Rest in peace

PS : Vous me manquez parce que chacun de vous compte, est important, irremplaçable…Nous sommes les hommes. Les hommes uniques dans l’infini, faisant histoire, tressant de nos cœurs et mains, la natte du temps. Posée à même le sol, elle nous permet de marcher encore, de traverser ainsi le dénuement de chaque univers.