Du bas pays bushi
Le fleuve revit
Les pluies du haut pays
Arrivent en flots épaissis
Chargées de branches et limon
Les eaux au lit marron
Lavent rues de terre et berges des rivières
Car là aussi les hommes déments
Font de terre et monde
Détritus et poussières sombres
De nouveau circulent aisément
Sous les cumulus grossis
Les pirogues alourdies de nécessaires biens
Du bas pays bushi
Vers le haut pays amérindien
Elles remontent lentement les flots arrondis
De ses mille gris mille blancs mille bleus
Le ciel est heureux
De cette vie redevenue mélodieuse
Dans les villages beaux à voir
Se multiplient
Les verts et jaunes des parapluies
Dans les flaques les enfants jouent au miroir
Les hommes les femmes lavent corps et lingerie
Il faudra guetter le ciel clair pour garnir les étendoirs
Fini le soleil brûlant la peau et la raison
Finie la chaleur collant de sueur
Cheveux chemises et passions
C’est la saison des pluies
C’est le temps de la moiteur
C’est le temps de la douceur
Ailleurs si meurtrie dans ses minces fruits
Ici, à l'équateur c'est le temps renouvelé de la Vie
La chance de la vie sans cesse enrichie
HDN Décembre 2019