Join Earth Belong To All of Us ( 4 part 2)
Tarls, j’avoue être parti en mission troublé cette fois-ci.
Le scan l’a détecté mais l’évaluation n’a rien donné. J’ai donc eu les Green Light partout.
Troublé parce qu’il y a deux semaines, ayant quelques jours libres mais assigné à résidence vu les cinquante-quatre degrés plombant la vie du secteur, j’ai rangé la mémothèque de la famille dont j’ai la garde, comme le veut la tradition sacrée de ma famille !
Avec ma compagne, nous sommes tombés sur des Oldies, comme nous les appelons. Ce sont souvent des vieilles archives numériques de la famille qui ont été conservées, pour les transmettre aux nouvelles générations. Là, c’étaient des disques durs datant d’au moins deux siècles, au moment de l’effondrement. C’est une chance de savoir d’où on vient. Ma sœur et moi en mesurant toute la force. Avoir une histoire, être porté par elle, n’a pas de prix. Tout a tellement été bouleversé.
Chiara et moi avons pu ouvrir ces archives sans problème.
Des photos, de la musique, bon enfin ce qu’était considéré comme musique , des textes scientifiques de l’époque, des fichiers audios et un, assez volumineux, de courriers. Son nom m’a intrigué. Earth Belong To All of Us.
Pas eu le temps de tout lire, bien sûr. Si la musique nous a fait rire, par contre les courriers m’ont vraiment perturbé. C’est un homme qui écrit. Est-ce mon arrière arrière-grand-père ? Je n’en sais rien tant sont nombreux les courriels. Il écrit souvent en commençant par « mon Amour ». Mais il y a des réponses qui viennent de cette arrière arrière arrière-grand-mère éloignée. Elle, elle est plus discrète, plus « factuelle » comme si elle tenait à rester en arrière, disons secrète.
Dans plusieurs correspondances, il dit qu’il va réussir à « les faire sortir ». Dans un des derniers messages, il précise un lieu qui maintenant est en zone non-évacuable. Il donne une date, une heure. Mon aïeule lui répond qu’elle a tout fait pour les « récupérer » et que « ça se passera bien ».
Et puis, il y a une photo.
C’est cette photo qui m’a troublé. Profondément. Ils sont deux. Une jeune femme, un jeune homme qui me semble un peu plus âgé.
Ils sont de genre qu’on appelait Native People, depuis longtemps disparu. En zoomant sur les visage de chacun d'eux, j’ai vu une tâche brunâtre, sur la pommette droite, juste sous le coin de la paupière. Comme un croissant de lune.
Ma sœur et moi avons la même.
HDN Novembre 2019
A suivre...