La Poésie le Savoir l’Amour (1)
La Poésie le Savoir l’Amour quand ils se partagent s’augmentent. Ils sont le cœur, la pensée et l’action.
La Poésie de par son chant venu du hasard, porté par le vent où s’agglomèrent et se constellent les particules originelles, ouvre des espaces inconnus au cœur même du néant dans lequel nous sommes apparus. Elle est, dans son essence même, l’expression de la lumière première. Elle déplace ainsi les frontières ramenant dans l’ordinaire des jours l’infini du présent.
Le Savoir dans toutes ses déclinaisons, éclaire, installe le camp des hommes qui ne font que marcher, établit, fonde l’espace de vie.
Il se renouvèle, se déploie, ayant, par sauts successifs, inspiré par le miracle de la Poésie, la capacité de se contredire accédant à d’autres lois régissant l’intime, le vivant, la technique, l’espace et le temps. Il permet le constant déplacement, donnant à tous la possibilité de l « Etre libre » quel que soit l’époque ou le lieu où nous sommes nés.
L’amour est le centre du mouvement. C’est, de soi, l’accession à l’Autre, aux Autres au merveilleux de sa/ leur présence, à l’essentialité de leur existence. Il unit, réunit. Il est l’Alliance des différences. Il est le diamant des êtres vivants, n’existant nulle part ailleurs dans cet univers qui est le nôtre.
Il ouvre les hommes à la beauté, à la bonté, à la fraternité. Il ouvre, en ce moment même de l’histoire des hommes, au fondement d’un autre temps civilisationnel que celui de mort programmée que nous voyons s’étendre sur toute la surface de notre planète.
Il est alliage, mariage, ancrage, encrage. Il le temps fini accepté donnant à chaque seconde la dimension de l’éternité. Il est le temps prolongé au-delà de ce que nous connaissons actuellement, révolutionnant même les lois de l’astrophysique ou de la physique quantique. Il est profondément vie, désir et paix en même temps.
La Poésie, le Savoir, l’Amour donnent à chacun de nous de la capacité de l’extraction, minérale, végétale, animale, astrale. D’accéder à nos vies, à la vie, de marcher ensemble sur la route que nous traçons génération après générations.
Car, en rien nous ne possédons la raison de notre venue sur terre. Nous naissons sans aucune autre explication que celle d’une rencontre qui nous a fécondé. Dotés du seul souffle, nous atterrissons dans un milieu où tout nous échappe. Dès le ventre maternel, nous recevons des millions d’informations qui vont nous façonner sans que nous en ayons la moindre connaissance. Nous héritons.
Dès la toute petite enfance, se déploie ce que nous ne pourrons jamais avoir conscience, reproduisant des schémas subis, tapis au fond de nos mémoires sombres. Si nous ne nous mettons pas en mouvement, nous pouvons ne jamais sortir des chaines qui dès la naissance, sont attachées à nos pieds.
Des vies entières ainsi inutiles. Malheureuses. Fausses. Des amours superbes brisés. Des vies où nos rêves restent chimères. Pire encore, nous asservissons à nos inconscientes noirceurs ceux que nous rencontrons dans une ignorance crasse de ce que nous faisons.
Et c’est alors la faute d’une lointaine ou proche parenté, d’un accident de vie dont personne ne mesure les conséquences qui ressurgit dans nos vies nous privant de tout bonheur à être vivant, aimer et être aimé.
Les neurosciences montrent maintenant l’irréversibilité des zones cérébrales affectées par des traumatismes hérités. Cela va de la parole malheureuse ou intentionnelle d’un parent, d’un.e professeur.e, d’un religieux aux actes de pure maltraitance.
Mais cela ne concerne pas seulement l’enfance, car à tout âge, les traumatismes marquent nos vies. Ceux qui ont été victimes ou témoins d’actes barbares en sont à jamais marqués. Celles et ceux qui ont subi des actes sexuels non consentis en sont à jamais blessés. Et ce sont des milliers et milliers de vies qui sont ainsi tronquées
Les déflagrations neuronales seront à jamais inscrites. A l’exemple, ici, presque anecdotique d’un adulte qui sera à jamais tétanisé par le stress quand il devra écrire ou compter ayant été bafoué en classe ou chez ses parents. Les violences, les viols d’enfants sont des monstruosités. Tant de vies mutilées….
Toute la tragédie de nos vies humaines, doublée de celle de la condition humaine, est alors là, prison à ciel ouvert dans laquelle nous nous débattons. Sans un double mouvement, celui de l’extraction puis celui de la destination décidée, nous étendons nous mêmes et à ceux qui nous entourent la nuit qui nous oppresse…
A suivre dans l'article " La Poésie, le Savoir, l'Amour (2)"
HDN Janvier 20