La Poésie, le Savoir, l’Amour (2)
La Poésie, le Savoir, l'Amour de par leurs vertus cathédrales, permettent d’accéder au pardon. A ceux qui nous ont fait mal. A ceux à qui nous avons fait mal.
Ils libèrent dans des actes de pure reconnaissance, tous les acteurs, les auteurs qui ont été agissant ou subissant sur les scènes précises de nos histoires personnelles ou communes, les amenant sur les chemins de la résilience. Ce n’est qu’à ce prix là que se reconstruisent les histoires de chacun comme celle des hommes. Imparfait mais bien là, l’Afrique du Sud et ce qu’inspira Nelson Mandela peuvent nous servir d’exemple.
La Poésie, le Savoir, l’Amour sont épigénétiques tant ils ont la capacité à modifier la chimie entourant nos gênes, favorisant les reconstructions de chacun de tous comme des peuples.
Car ce qui est valable pour chacun de nous, dans nos vies intimes, l’est tout autant pour les couples, les familles, les peuples, les nations, les civilisations.
Ce que nous permet de conscientiser la Poésie, le Savoir, l’Amour, faisant acte ou demande de pardon envers nos bourreaux comme à ceux à qui ont nous avons fait bifurquer la vie, il nous faut, dès à présent, l’adresser aux générations futures.
Notre aveuglement, dans lequel nous sommes plongés, est immense. Nous violons la nature, notre milieu naturel. Nous violons les forêts, les rivières, les sols, l’air. Nous violons les hommes en les esclavagisant encore plus brutalement qu’au XIX siècle. Même si la faim dans le monde a reculé, jamais les inégalités ont été aussi fortes.
Même si l’on parle « d’économie durable », une goutte d’eau dans un océan pollué à mort, cet aveuglement fait disparaitre des millions d’espèces. Il précipite la disparition des peuples premiers dont la connaissance des liens spirituels avec la nature est un trésor irremplaçable.
A ces générations, gavées d’hyper consommation dans laquelle ils sont nées, déstructurant leur propre chimie cérébrale, à qui nous ne proposons rien d’autre que la xième version d’un smartphone et le récit truqué d’un post-humaniste forcément élitiste et totalitaire, il nous faut demander pardon, inversant ainsi la sacro-sainte hiérarchie « ancien-jeunesse ».
En cela, la Poésie, le Savoir, l'Amour sont disruptifs.
Notre aveuglement nous fait épuiser leur Terre, les précipitant dans un monde où l’inhabitable se multiplie déjà.
Se substituant à la pulsion de mort, réinstaurant la pulsion de vie, la Poésie, le Savoir l’Amour et toutes les actions qu’ils permettront pourront redonner buissonnement à la vie entière. Ils redonnent valeur aux valeurs fondamentales que sont le soin, l’attention, la justice, le partage.
Alors, à vous qui me lisez, à vous qui me lirez, en mon nom, en celui de mes contemporains, mes camarades, je vous demande pardon de ce que je n’ai pu éviter, de ce que j’ai prolongé…
De la frontière des pays amérindiens où, avec mes compagnons, nous sommes engagés tant les peuples premiers sont menacés, je vous laisse, comme seul héritage, ces pirogues poèmes. Elles vont mèneront vers des temps où brilleront d’autres soleils. Ceux que vous aurez choisis…
Là, d’autres voyant-voyageurs vous parleront.
L’histoire du genre humain ne fait que commencer…
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HDN Janvier 20