Tellurique et aérienne
Tellurique et aérienne, archéologique et annonciatrice, faite de feu, de rocailles, d’eau et d’air, chemin, passage, pierres faisant joindre deux rives, corridor ou passerelle, la poésie s’inscrit dans l’histoire, le mouvement de la Terre, bleue verte de pluies et de soleil, et dans l’étirement de l’univers, temps et matière stellaire.
Elle est un moment de la lumière, elle est un moment du souffle.
Elle est incrustée dans de simples mots.
Elle exprime les couloirs du temps. Elle exprime l’atome difracté de nos émotions fulgurantes.
Elle exprime l’âme des hommes qui font dieu par conglomération, parce qu’immense sont la vie sur terre, l’amour, l’amour de l’autre, l’amour de tous les autres, l’amour de tout ce qui vit, a vécu, vivra.
La poésie exprime, indique un lieu où la beauté d’un simple sourire, la bonté d’un geste, l‘élégance et la résistance de nos choix ne font qu’un.
Humaine, la poésie, exprime de l’instant, l »éternel essentiel : la présence, le vivre, l’être et l’être là.
Mais, aujourd’hui, elle exprime en des vers venus sur le dos du vent, se posant sur le vierge des pages, ainsi que le font les oiseaux lointains sur les épaules des marins, le double lendemain qui commence pour notre humanité.
Celui des hommes restés, où les roches premières se recouvrant peu à peu d’herbes en des prairies rouges et bleues, où seront libres, graines après graines, les esprits.
Celui de l’infini ouvert par-delà le soleil premier, l’au-delà de la dernière frontière connue, vers lequel iront, habillés de peaux secondaires, les descendants des hommes marchant sans cesse.
La poésie, en halo de particules humaines, faites d’émotions, de désir, d’amour, sera là, précédant leur errance, leur voyage.
La poésie, de par son regard de mots et de chants est tournée vers l’après de l’horizon, faisant trace à même le sol, du possible demain pour tout ce qui vit.
HDN Décembre 20 Cayenne