Jusqu'à la porte bleue des aurores
Va dans la douce nuit de l’absence, parcourir les semaines longues au pas trainant,
Demain sera moins loin que cet aujourd’hui si lent à finir sa course sans vie
Il en sera ainsi : la Terre tournera deux cents fois en toi avant que sommeil ne nous berce dans ses bras
Le soleil te dira toujours où aller dans ses halos en échos et couleurs orangées
Je reviendrai chargé d’oubli allégé de souvenirs et de géométrie
L’été sera de miel et sans excès nous avons appris de nos brûlures maintenant
Ne t’y trompes pas j’ai toujours préféré le feu aux lentes douleurs
J’aime l’exagération des flammes et l’histoire des cendres surtout celles des fêtes amoureuses
Les lueurs des granges incendiées sont belles à voir quand on s’en va sur les chemins sans fin
Nous ne deviendrons jamais sages comme l’ont osé Héloïse et Abélard
Et puis, le chant est supérieur dans le soir quand basculent les comètes et circulent les satellites
Ne te retourne plus l’ombre laissée est superflue
II fait froid derrière le passage du soleil les fenêtres sont d’un silence sans issue
Tu me reverras chargé d’oubli d’étoffes et de fleurs séchées
Mes livres auront des pages sucrées et des réveils éclairées d’idées
Ce sera un nouveau monde nourri de mots déplissés et de cartes déployées
Nous choisirons les villes et les voyages nous achèterons du café
Un chat nous acceptera dans sa loge sous l’appentis des étoiles
Dans notre fugue nous volerons les abricots des jardins ensommeillés
Les figuiers et les grillons ne diront rien de nos éclats de rire
Nous serons vif argent dans chaque champ de blé rencontré
Chaque nuit
Nous traverserons des rivières enjambant des pierres et des lettres
Chaque nuit
Tu seras au creux de mes bras j’aurai ton visage sur le plein de mes yeux
Chaque nuit
Je poserai deux galets lissés sur tes iris constellées
Chaque nuit
Tu t’endormiras sûre de ton réveil
Chaque nuit
Nous irons jusqu'à la porte bleue des aurores nous donnant à l'aimer sans effort
Nous annoncerons au soleil et à la pluie enlacés de vie nos mains affranchies
Enlacée de désir notre route réveillée de partage nous sera infinie...
HDN décembre 2015
La terre est bleue comme une orange Jamais une erreur Les mots ne mentent pas
Paul Eluard
L'âme bleue elle seule porte en elle du rêve
Elle a pris son azur aux flots et à l'espace
Guy de Maupassant
le bleu des mains donne l'idée de la clarté
HDN