Maria
Ils arrivent de la forêt de leurs chantiers
Du fleuve d’océan ou de leur atelier
Il y a quelques femmes et c’est gai
A table c’est « Madame, mes respects »
Certains ici s’arrêtent
Avant de retourner vers leurs vies dont ils parlent peu
Ils finissent leur journée
Ou vont pointer pour leur nuitée
Dehors la pluie ne cesse
La boue sera épaisse
La nuit est faite pour que tout disparaisse
La nuit est fête, vite encore un peu de jeunesse
Il y a bien longtemps qu’ils savent
Qu’ils n’y iront pas plus loin ou presque
Ils posent leur coude sur le comptoir
Saluent le copain pilier et l’inconnu à part
Ils commandent une, deux bières
Maugréent mentent et rigolent à en tomber par terre
Peu importe la couleur de leur fatigue
Peu importe leur défaite
Maria est là,
Maria leur sourit,
Maria leur dit « çà va, chéri ?»
Et çà leur suffit pour voir un peu
Des rires claquer sur le zing
De leur vie, foutue carlingue
Et des étoiles sur le plafond du bar
Danser follement
Comme à leur vingt ans…..
Qui sait un jour, le hasard……
« Maria, tu me serres encore un coup à boire ?
Après je rentre, il se fait tard…. »
HDN Mars 2017