Where Gold Colt and Cross are the only Social Security (3/7)

par HDN Dalle  -  27 Octobre 2019, 10:09  -  #textes, #photo, #musique

Where Gold Colt and Cross are the only Social Security (3/7)

3) Mi-octobre, fin de mission.

 

The Gold 

Tout s’est bien passé. L’ordre de mission a été réalisé au-delà des attentes. Le dernier soir, le piroguier m’annonce que nous partirons bien demain matin au lever du jour.

Mais, ce matin-là, il vient plutôt. Pas de souci, je suis prêt. Il a une nouvelle cliente à aller chercher. Nous y allons. Endroit que je ne connais pas ; après une attente, une amérindienne arrive, s’installe, silencieuse.

Nous redescendons le fleuve. Les paysages sont magnifiques sous la lumière de ce premier soleil de la journée.

Arrivés proche de Maripasoula, nous nous arrêtons. Arrêt imprévu, côté Suriname, au bord d’un entrepôt aux tôles vertes dans lequel je ne suis jamais aller. L’amérindienne se dirige vers le comptoir, y entre. N’ayant plus de briquet, je demande si je peux en trouver un. Le piroguier me le confirmant, j’y vais. Dans ce lieu mal éclairé où l’on trouve tout, je vois l’amérindienne s’exprimant dans un très bon anglais discuter avec le jeune caissier chinois qui retire vite une petite chose en tissus. La discussion est vive. La calculette que brandit l’asiatique sert de point de discorde.

J’attends, tournant la tête vers le rayonnage où sont rangés briquets et paquets de cigarettes. Mais, en réalité, ayant mes lunettes de soleil, je regarde défiler les chiffres, changer puis se stabiliser sur l’écran. L’accord est fait. 787 s’affiche. Le caissier chinois, ayant tendu le bras pour les prendre sous le comptoir, aligne sept billets de cent euros, puis quatre de vingt, un de cinq et ira prélever une pièce de deux euros dans le bon tiroir-caisse, celui du haut. Il dispose le tout autour de ce que j’identifie maintenant comme ’une toute petite balance électronique. Puis il écrit, en chinois, le montant de la transaction sur un cahier où sont inscrits en colonne, date, poids et montant de chaque transaction. Il y en a des pages. Si c’est bien là un marché parallèle de l’or, il a lui aussi son cours, ses taux, ses règles, tout cela hors impôts.

L’échange finira par la vente d’un gros poisson, dont le commerce est interdit. L’amérindienne, non guyanaise donc, repartira satisfaite. Elle pourra se procurer des marchandises hors de prix que les chinois lui vendront : frigo, flatscreen, smartphone et forfait.  

Histoire de brouiller les pistes, je balbutierai un anglais hyper mauvais faisant comprendre que je ne parle pas cette langue-là. Le chinois en sourira et me vendra le briquet « tempête » à un euros. La France, l’Europe des « lumières » sont juste en face.

Alors que nous allons accoster au dégrad amérindien de Maripasoula, un avion des forces spéciales françaises survole à basse altitude la rive surinamienne. L’armée française est en action sur l’immense territoire amazonien de la Guyane et, si parfois il y a de vraies prises, elles sont dérisoires à l’échelle des dévastations. Ici, c’est une guerre qui se mène, une guerre d’un nouveau visage avec les mêmes victimes et dommages co-latéraux : les précaires, la nature, les peuples premiers, l’être humain….

A suivre….

 

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