La faute à Nietzche ? (2/4)

« Maintenant que nous avons détaché notre terre de son soleil,

Quel jeu suprême allons-nous pouvoir inventer ? »

Nous le connaissons maintenant, ce jeu suprême.

 La destruction, pure et simple, non plus seulement de l’homme par l’homme, mais de la vie, la vie elle-même rarifiée, détruite par l’homme lui même….

Ce qu’il nous font voir, ce ne sont pas seulement, numériquement,  des centaines de milliers de morts causées par ce Covid par le monde dont il s’agit, ( à l’heure où j’écris ces lignes, tous les chiffres sont faussés par la non prise en compte des décès dans les maisons ; pire, honteusement, où sont les victimes des famines en cours, des autres maladies qui sévissent encore ?) mais il s’agit bien de la sixième extinction des animaux, de l’écrasement d’espaces naturels rongés par les consortiums financiaro- industriels, des changements climatiques, de la fin de la démocratie, des crises sociales, des tensions internationales qui font que demain est gris, qu’après demain est noir. Si, vous, nous, je, tu, il et elle en restent là ! …..

Et que, comme toujours, je le redis, ce sont et seront les plus démunis, les sans familles et sans toit qui sont et en sauront les premières victimes

Il y a, il y aura ceux qui auront et ceux qui n'auront pas la chance de l'héritage

La sélection, la délation, le fichage numériquement impitoyables  …  

L’erreur de Nietzche ? N’avoir pensé ce monde matérialiste qu’avec des outils intellectuels occidentaux, déconstruisant le platonicien, généalogiquement, au marteau, dessinant ainsi le grand Style, la pensée de Nietzsche, qui ne s’est jamais référé à d’autre culture que la sienne, occidentalo-centrée, ne voit pas le socle, l’enclume qu’est le lien que nous avons avec la nature, l’invisible, ’irrationnel de l’émotion, le spirituel de la sensation de la «  présence »  dont sont porteurs les peuples premiers, toujours existants.    

N’en reste pas moins une vérité que Nietzsche voit très bien.

Lui qui est naturaliste, lecteur d’Héraclite, il met en évidence que « l’homme » est plus grand que çà, surhumain par rapport à ce qui est connu à son époque, que ses facultés intellectuelles sont bien supérieures à ce que l’on veut qu’elles soient…

La confusion est bien là

 « l’homme est un animal dont les qualités ne sont pas encore fixées» écrit-il

Et c’est bien cela dont il s’agit. Nous n’en avons pas fini d’évoluer !

HDN Mai 2020  A  SUIVRE